Je voulais vous parler du printemps, de renaissance, de trucs légers quoi...
Mais l'actu m'a rattrapé...
Et la Poule n'aime pas être rattraper par les évènements...
Mais vraiment pas du tout!
Parce que ça l'a toute retourné cette histoire, cette violence, ces morts...
Déjà il y avait eu l'accident de car en Suisse qui avait touché son coeur de mère
Mais son côté fataliste avait repris le dessus en se disant : "on ne peut pas mettre ses enfants dans du coton, il faut les laisser vivre... c'est horrible et injuste mais tout ne peut pas s'arreter..."
Et puis il y a eu la tuerie de lundi matin, le lien fait avec les militaires abattus
et comme tout le monde mes pensées ont été pour les victimes (enfants ET adultes)...
Je me suis dis qu'il ne fallait pas psychoter, qu'il fallait être rationnel.
J'ai expliqué les faits à ma basse cour (avant qu'ils l'entendent à la télé), simplement, calmement, leurs donnant les consignes de prudences...
J'étais persuadée de gérer ça rationnellement...
Sauf que...
En me réveillant mardi matin, je l'étais beaucoup moins, rationnelle!
Comme une boule au fond du ventre
Alors juste avant de partir travailler, je les ai embrassé un peu plus fort que d'habitude,
(même que Poulette, s'est un peu moquée de moi...)
La sensation de malaise, s'est intensifiée jusqu'a 11h... Il y a eu la minute de silence dans l'école où j'étais, c'était émouvant...
Et le noeud s'est doucement relaché...
Jusqu'au soir... Et c'est là que mon coeur a été retourné comme une crêpe :
Devant l'école de Poussin : Plan Vigie pirate Ecarlate! (savait même pas à quoi ça pouvait ressembler...)
Parking condamné, cordons et barrières de securité, véhicules de gendarmerie, gendarmes en armes (oui, oui), adjoints au Maire, tri des enfants par la Directrice...
Oula, ça m'a fait peur pour de vrai!
Et d'un coup tout est revenu :
j'ai pensé à ces femmes qui étaient en train de pleurer leurs enfants, leurs compagnons...
Tout ça à cause de la folie d'un seul homme...
J'ai resentis de la colère, de l'ecoeurement, un sentiment profond d'impuissance...
Mais que faire???
J'ai fait la seule chose possible, là, tout de suite...
J'ai laissé mes enfants jouer dehors devant la maison avec leur copains jusqu'à la nuit
Parce que ces rires d'enfants étaient la seule chose que j'avais pour combattre l'horreur et appeller la vie...