Bref, j'ai râlé !

20 février 2016

Ça m'arrive parfois, pas trop souvent heureusement

Souvent c'est à cause d'un truc que j'ai lu ou que j'ai entendu

D'un coup, ça monte, c'est plus fort que moi

Alors je m'excite toute seule dans mon coin, je grommelle et si quelqu'un ose me demander pourquoi, je le prend à témoin :

"non mais, tu te rends compte, mais enfin c'est pas possible, etc... etc..."

Et puis doucement, je calme

(faut plusieurs jours quand même, hein )

et je réfléchis

Parce que ces bouffées d'énervements me mettent toujours mal à l'aise

souvent elles sont le constat d'une injustice

moi qui suit toujours dans le consensus mou pour contenter tout le monde,

pour comprendre tout le monde

Bref, l'autre jour, j'écoute la radio

il y avait une émission sur Simone de Beauvoir, sa vie, son oeuvre, son engagement pour la cause des femmes, ses amours, tout ça tout ça

C'était très intéressant évidemment,

« On ne naît pas femme : on le devient. »

Je me dis pendant l'émission que le chemin parcouru grâce à elle et ses comparses est vraiment fantastique, quelle chance nous avons eu qu'elles fassent la Révolution, qu'elles prennent tous ces risques. Qu'aujourd'hui, grâce elles, nous sommes libres et que "les Hommes sont des femmes comme les autres" (citation volontairement détournée)

Je me pose la question sur mon féminisme à moi, sur le poids de la tradition judéo-chrétienne qui pèse sur nos épaules. Je vous en avais parlé il y a très longtemps déjà. Sur l'image de la Femme que je transmet à ma fille, à mon fils, sur celle que le Coq véhicule lui aussi. J'aime bien faire le point sur ce type de questions existentielles parfois, parce que l'on pourrait prendre pour acquis ce qui ne l'ai pas pour toutes.

Chez nous, on fait les choses ensemble. C'est celui qui est dispo qui s'y colle.

Après, je fais à manger parce que j'aime ça et je suis douée, le Coq bricole parce qu'il est meilleur que moi pour la planification des travaux. Point. Pas d'ambuguité. Il nous arrive même souvent de pratiquer ces activités là, ensemble. Nos enfants sont sur le même schéma. (Même si j'ai appris très vite à mon fils à sortir la poubelle quand son père est pas là, parce que c'est un boulot de mec, merde !)

Autour de nous, nos amis fonctionnent sensiblement pareil (sinon, seraient pas nos potes) Je sais que ce n'est pas le cas partout. Et je m'insurge violemment en général quand je suis témoin d'une crise de machisme aiguë.

Mais revenons à nos moutons, non, à l'émission.

À la toute fin, le journaliste fait intervenir une copine de Simone. J'ai oublié son nom. Elle parle de leurs combats communs, de leur amitié, de leur lutte pour la cause lesbienne. Et là, d'un coup, elle a une phrase qui m'a fait sortir de mes gonds !

Elle disait en gros, que quand elles se retrouvaient, de son temps, dans les cafés avec ses copines lesbiennes, elles refaisaient le monde et préparaient la révolution (Che guevera était un homme il me semble) et que les lesbiennes d'aujourd'hui se réunissent toujours dans les cafés mais qu'elles y vont avec leurs bébés et qu'elles ne font que parler couches et péridurales ! Elle leur reproche d'être redevenues des "ventres" !

Oh My God, la Femme ne serait donc qu'une... vulgaire Femme ?!?!

Le Femme, pour être "libérée", ne devrait donc plus avoir d'envie de procréation ?

Qu'on ne se méprenne pas, je sais parfaitement que nos Grands-Mères n'avaient aucun choix face à la maternité, qu'elles étaient élevées pour cela. Et qu'une façon de se rebeller, de se libérer était de choisir de ne pas avoir d'enfants. Je le sais bien.

Mais quand même, c'est pas parce qu'on a un désir d'enfants (qu'on soit hétéro ou homo d'ailleurs) que cela fait de nous des serpillières soumises ! quand même ! Jusqu'a preuve du contraire, seules les femmes peuvent porter la vie, c'est ainsi. Certains hommes seraient sûrement aussi tenter par l'experience (quoique vu leur résistance à 38° de fièvre, ça se discute face à un accouchement) En tout cas, nombres d'entre eux ont ce désir d'enfants et ça ne fait pas d'eux des lopettes.

Et on est pas plus cruche si on en veut pas !

Oui, il y a encore beaucoup de chemin à faire, dans de nombreux domaines les hommes gardent la main et il est temps que ça change,

mais moi je pense

que nous devrions être TOUS ÉGAUX, non ?

pas un plus fort, plus beau, plus, plus, que l'autre, Non ?

Pourquoi nous opposer les uns aux autres, pourquoi nous battre les uns contre les autres ?

pourquoi ne pas être ensemble, et se respecter les uns les autres...

D'ailleurs, la Simone, elle disait : « Dans les deux sexes se jouent les mêmes drames de la chair et de l’esprit, de la finitude et de la transcendance, les deux sont rongés par le temps, guettés par la mort, ils ont un même essentiel besoin de l’autre ; ils peuvent tirer de leur liberté la même gloire ; s’ils savaient la goûter, ils ne seraient plus tentés de se discuter de fallacieux privilèges ; et la fraternité pourrait alors naître entre eux. »

Et Toc !